mercredi 26 octobre 2016

Mandalas : des dessins pour se recentrer

Stress, éparpillement, angoisses… Colorier au gré de nos envies des mandalas - ces diagrammes représentant l'univers tout entier dans les traditions indiennes et tibétaines - peut nous aider à nous recentrer. Et à nous apaiser. Les explications de Laurence Luyé-Tanet, thérapeute psychocorporelle et auteure de "Se ressourcer avec le mandala".



 Qu’est-ce que le mandala ?

Laurence Luyé-Tanet : « Mandala » signifie centre et cercle. Ce sont des diagrammes de formes variées (ronds, mais aussi carrés, octogonaux, etc.) organisés autour d’un centre.
Dans les traditions indienne et tibétaine, ces diagrammes représentent symboliquement le rapport de l’être humain dans le cosmos et l’Univers tout entier. Mais on peut également les retrouver dans la tradition chrétienne, puisqu’ils s’apparentent à la forme des rosaces, dans les églises, dont l’objectif est de capter la lumière pour élever vers le divin.
En réalité, on peut retrouver la forme du mandala partout autour de nous : notre cerveau ou le système solaire sont des mandalas. Une cellule ? Une fleur ? Des mandalas, aussi !


En quoi le mandala peut-il nous être utile ?

L.L.-T. : Le mandala est utilisé dans les traditions spirituelles comme outil de méditation. Mais on peut également y avoir recours à des fins de bien-être. Notamment psychique.
C’est Carl Gustav Jung qui, le premier, s’était aperçu que lorsque des personnes traversaient des phases difficiles, elles dessinaient spontanément ce qui ressemblait à des rosaces. Après avoir mené nombre de recherches, il est arrivé à la conclusion qu’en termes psychologiques, le mandala représente la totalité de la personne. Et que ce dessin structuré autour d’un centre permet d’atteindre un équilibre, une harmonie.
Ainsi, si nous traversons une phase de chaos dans notre vie - psychiquement ou physiquement - le fait de pouvoir travailler avec un mandala, soit en le dessinant, soit en le coloriant, va nous permettre de nous reconnecter avec notre structure profonde. Avec tout notre potentiel, notre soi.

Justement, comment travailler avec le mandala ?

L.L.-T. : On peut prendre des mandalas peints, pour travailler en méditation. Dans ce cas, mieux vaut s’orienter vers des mandalas traditionnels.
Si l’on cherche davantage à se recentrer et se détendre, il est préférable de travailler avec des mandalas prédessinés, que l’on va colorier. Si l’on travaille vers le centre, on va encourager un recentrage, un mouvement vers l’intérieur. Alors qu’en coloriant vers la périphérie, on travaille davantage sur notre ouverture.
Au départ, il est important de choisir le mandala qui nous convient. Soit spontanément parce qu’il nous plaît et que l’on a envie de le colorier, soit en fonction du thème sur lequel on désire travailler. Ensuite, il faut choisir les couleurs qui nous plaisent. C’est un choix personnel qui explique qu’à partir d’un même mandala, on peut arriver à des résultats visuellement très différents.

Est-ce que cela nécessite des connaissances préalables ? En dessin, par exemple ?

L.L.-T. : Il n’y a absolument pas besoin de savoir dessiner ! Avec le mandala, on ne cherche pas à faire de l’esthétisme, ni à reproduire des modèles. L’essentiel ? Se faire plaisir, prendre un moment pour soi, se détendre.  Et se laisser aller à ce que l’on ressent.

Comment expliquer que la pratique du mandala joue sur notre bien-être ?

L.L.-T. : Avant toute chose, c’est un outil de concentration. Le fait de porter toute notre attention sur le dessin nous ramène à l’instant présent. Cela entraîne naturellement un état de détente, de calme, de paix : on ne pense plus à nos soucis. C’est notamment très utile pour lutter contre le stress.
Par ailleurs, je suis persuadée qu’il existe des impacts énergétiques beaucoup plus subtils : la forme du mandala et le centre nous amènent automatiquement vers un état d’unité. Ils nous permettent de nous recentrer. Mais il y a également les couleurs qui, associées aux formes, vont créer visuellement des volumes dont vont émerger des sensations et des énergies très différentes.
Une chose est sûre : un mandala n’est pas une aspirine que l’on prend quand on a mal à la tête. Ni une « baguette magique ». Pour travailler sur un sujet particulier, il faut qu’il y ait une proposition de faite. Qu’une problématique soir formulée pour faire émerger la réponse qui est en nous. Le mandala nous y aide car il permet des prises de conscience. A nous, ensuite, si on le souhaite, de travailler dessus.


Les coloriages pour adultes connaissent un grand succès aujourd’hui en librairie. Cette tendance est-elle à rapprocher des bienfaits du mandala ?

L.L.-T. : Pour moi, il s’agit de deux choses différentes. Le mandala est une question de structure et de cohérence. L’équilibre qu’il procure vient de l’organisation autour de son centre. Un simple coloriage n’est pas inscrit dans une structure. Certes, cela permet de s’accorder un temps pour soi, donc automatiquement de se détendre. Mais à mon avis, les résultats n’auront rien à voir, notamment d’un point de vue psychique. Certains art-thérapeutes utilisent le dessin, mais ce travail est davantage orienté autour de la créativité. C’est un tout autre domaine.




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