La
science a identifié trois émotions et sentiments guérisseurs du
corps et de l’âme : la gratitude, l’amour et la foi. Ces
émotions et sentiments peuvent être cultivés pour se sentir plus
heureux, plus créatif, améliorer ses relations avec les autres et
mieux résister aux infections et aux maladies. Emmanuel Duquoc,
l’auteur des 3
émotions qui guérissent vous
dit comment.
Les
3 dimensions de l’émotion
L’émotion
n’est pas une pensée, elle est corporelle et possède plusieurs
composantes :
-Neurophysiologique : le vecteur de
l’émotion est le système nerveux autonome. L’émotion est
transmise via les hormones, des messagers chimiques qui voyagent dans
le sang, informent des récepteurs à distance et induisent des états
physiologiques.
– Expressive :
l’émotion est visible et compréhensible par le mouvement
musculaire et l’expression du visage.
– Subjective :
elle est colorée par notre jugement, lié lui-même à nos
expériences passées. Face au même stimulus, deux personnes
n’auront pas la même émotion. L’émotion est à différencier
du sentiment qui est de l’ordre de la pensée et qui n’a pas sa
composante physiologique, il n’est pas visible de l’extérieur
car il reste au niveau l’esprit mais il succède à l’émotion et
peut lui aussi susciter une émotion.
Comment utiliser ces émotions qui guérissent pour être heureux et améliorer sa santé ?
Nous
utilisons la capacité humaine à provoquer des émotions par la
pensée. De la même manière que le rappel d’un événement
douloureux est capable de nous faire pleurer, évoquer une situation
qui a suscité une émotion heureuse nous la fait ressentir de
nouveau. Réelle ou fictive, peu importe. Ce qui compte à ce stade
est le sentiment heureux et son ressenti intense. Par ailleurs,
observer un sentiment intérieur en renforce la portée et le pouvoir
physiologique. Votre cerveau aime le confort et ces émotions sont
confortables pour lui.
Il s’en souviendra mieux et y
reviendra. Avec la cohérence cardiaque, vous ajoutez une récompense
physiologique à la récompense du sentiment positif. En effet, la
cohérence cardiaque induit une régulation nerveuse et émotionnelle
qui provoque elle-même un état de confort physique. En pratiquant
la cohérence cardiaque tout en ressentant un sentiment positif, vous
vous récompensez de ressentir l’émotion positive ! Votre cœur et
votre corps vont aimer. Votre cerveau va aimer. Il va apprendre très
vite ! Imaginez un enfant que l’on gratifie à chaque fois qu’il
joue ou qu’il rit en riant avec lui. Il a de fortes chances de
devenir un enfant joyeux.
Dans
votre cerveau, que se passe-t-il ?
Vous
avez renforcé le réseau de neurones des circuits cérébraux
concernés par cette émotion. Autrement dit, vous avez élargi le
chemin qui mène à l’émotion. Vous l’avez défriché et vous en
avez amélioré le balisage. Dès lors, il sera plus facile à
emprunter la prochaine fois qu’une situation en permettra
l’expression. Peu à peu, vous acquerrez des réflexes émotionnels.
Le chemin vous semblera plus tentant et vous le parcourrez plus
souvent. Vous en connaîtrez les détails comme votre poche et
l’emprunterez volontiers. C’est ainsi que la douceur, le
contentement, la confiance et les autres émotions qui guérissent
deviendront peu à peu des traits dominants de votre
personnalité. L’émotion qui guérit deviendra une seconde nature
et vous aurez le bonheur de le constater de loin en loin comme
beaucoup de pratiquants de la cohérence cardiaque l’ont fait. Il y
a, bien sûr, des effets secondaires à cette médication. Mais c’est
pour la bonne cause. Il se peut que vous constatiez une moindre
tolérance aux émotions négatives qui vous viennent. Non pas aux
événements négatifs mais aux émotions négatives. Quand elles se
présenteront, elles ne seront pas agréables et vous aurez tendance
à moins les laisser s’installer. C’est normal. Quand on
s’habitue au confort, on a du mal à le lâcher.
Exemple : cultivez le sentiment d’être aimé
Par
imagerie cérébrale, il a été observé que les sentiments
d’altruisme, de compassion et de réjouissance pour l’autre,
chers au bouddhisme, sont reliés à une activité intense du cortex
préfrontal gauche, une zone impliquée dans les sensations de
bien-être, les émotions positives et le recul par rapport aux
émotions négatives.
Dans
la pratique bouddhiste traditionnelle, il est préconisé de
commencer par stimuler sa propre aspiration au bonheur puis de
l’étendre à autrui. Tout d’abord les êtres chers, puis les
autres êtres, amis ou ennemis, humains, animaux et végétaux. Nous
retrouvons la même préconisation dans la bouche du Christ : « Aime
ton prochain comme toi-même ». Un tel conseil pose l’amour de soi
comme socle de l’amour universel. La psychologie confirme
l’importance cruciale de l’estime de soi comme base de
l’équilibre mental et de toute relation harmonieuse.
On
ne peut aimer sainement que depuis l’amour reçu et le sentiment
d’être aimé soi-même. Les grandes religions monothéistes comme
l’indouisme, le judaïsme ou le christianisme célèbrent l’amour
inconditionnel de Dieu pour les hommes. L’altruisme et la
compassion sont les clés du bonheur pour les bouddhistes tout comme
l’amour du prochain est la clé du royaume de Dieu pour les
chrétiens. Ces sentiments sont indissociables de celui d’être
aimé et de la gratitude.
À
Harvard, le Dr McClelland a demandé à des personnes de méditer en
pensant à tous ceux qui, dans leur vie, avaient été bons envers
eux. Le nombre de cellules T (marqueur de la qualité de l’immunité)
augmenta chez ces personnes dans des proportions importantes.Comme
les cobayes du Dr McClelland, nous pouvons nous concentrer quelques
instants sur tous ceux qui nous ont aimé, qui nous ont prodigué
soin ou tendresse ou simplement rendu service. Le dos bien droit,
pratiquons une respiration ample et régulière de préférence en
fréquence six. À tout moment, nous pouvons améliorer notre
bien-être en ressentant les émotions et les sentiments que cet
amour nous a donnés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire